Publié au 19 octobre 2018 par Robert Chimenti
Le 2 octobre, l'Académie royale des sciences de Suède a annoncé que le prix Noble de physique de cette année était attribué «pour des inventions révolutionnaires dans le domaine de la physique des lasers». Le prix de cette année sera partagé entre deux pinces optiques et une amplification d'impulsions pulsée développement d’une génération d’impulsions attoseconde. Arthur Ashkin de Bell Labs a reçu la moitié du prix pour ses travaux sur les pincettes optiques, tandis que Gerard Mourou de l’École Polytechnique et Donna Strickland de l’Université de Waterloo ont conjointement récompensé l’autre moitié pour leurs recherches ultra-rapides.
Chacune de ces inventions en physique des pointeurs laser a permis de perfectionner non seulement notre compréhension fondamentale de la physique, mais également de réaliser des percées dans les applications industrielles et médicales. C’est particulièrement vrai pour le travail d’Ashkin sur les pincettes optiques, qui a été presque immédiatement mis en œuvre dans des applications biologiques pour la manipulation sans contact d’objets au microscope. Les contributions de Mourou et de Strickland ne sont pas moins importantes, car la possibilité de générer des impulsions laser de largeur attoseconde a permis aux chercheurs de prendre des mesures à des vitesses suffisamment élevées pour pouvoir étudier la dynamique des matériaux à une vitesse suffisamment rapide et pour observer les mesures d'électrons en mouvement dans les atomes et les molécules.
Il est important de souligner qu'avec l'attribution du prix de cette année, Donna Strickland est la première femme à recevoir le prix Nobel de physique depuis 55 ans et qu'elle n'est que la troisième femme de l'histoire à recevoir ce prix, après Marie Curie (1903) et Maria Goeppert-Mayer (1963). Lorsqu’on lui a demandé de commenter, Strickland a déclaré: «Nous devons célébrer les femmes physiciennes, car nous sommes sur le terrain et peut-être qu’à terme, cela ira de l’avant. Je suis honorée d'être l'une de ces femmes. » En outre, il convient de noter qu'Ashkin est désormais officiellement la personne la plus âgée à recevoir un prix Nobel à l'âge de 96 ans, reconnaissant enfin l'importance de ses recherches menées dans les années 70 et 80.